A l’occasion de la célébration de la Journée internationale des infirmières, le Conseil national de l’Ordre des infirmiers de la RDC a organisé un « Salon Infirmier » ce lundi 12 mai, dans la salle polyvalente de la Maison de l’infirmière, sous le thème : « les infirmiers face aux enjeux de la santé mentale et du bien-être physique en milieu professionnel. », collaboration avec Good Health branche de l’entreprise Finance Consulting. Plusieurs infirmiers et infirmières habillés en pagne de l’ONIC, étudiants en sciences infirmières, enseignants et les autres professionnels de santé, ont pris d’assaut la Maison de l’infirmière pour participer à la session de formation animée par les intervenants de différents horizons professionnels. Dans son mot d’ouverture, la première vice-présidente de l’ONIC, madame Caroline PHUATI, représentante du président national en mission, a souhaité la bienvenue à tous participants à cette session de formation. « Nous avons choisi d’organiser ce salon infirmier parce qu’un grand événement nous attend au mois de novembre 2025, la troisième édition de Casio. La formation continue est essentielle car elle nous permet de rester à la pointe des innovations. », a-t-elle déclaré devant la communauté infirmière. « Aujourd’hui nous nous réunissons pour renforcer nos compétences et connaissances sur la santé mentale et le bien-être physique pour qu’ensemble nous puissions créer un réseau solide de professionnels infirmiers, prêts à relever les défis de notre époque, pour une meilleure santé des infirmières gage de développement économique. », a-t-elle ajouté. Au total, cinq intervenants se sont succédé chacun abordant un sujet en rapport avec la santé mentale et le bien-être physique dans le milieu professionnel. Le premier intervenant, a abordé la « Santé mentale des soignants étant une urgence silencieuse. »  « Les soignants en général, et les infirmières en particulier, sont exposés à des conditions de travail stressantes. Les horaires lourds, le surcharge du travail, la violence, et les mauvaises conditions de travail, les exposes à l’épuisement, à l’anxiété, et pour certains, ils préfèrent quitter la profession », a déclaré monsieur John Musenga, enseignant chef de travaux à l’ISTM- Kinshasa. « La santé mentale des soignants comme toute la population, n’est pas prise en compte dans la politique actuelle de la santé en RDC », a-t-il déploré. Pour sa part, l’infirmière clinicienne Patience Mbombo enseignante à l’ISSI Monkole, est intervenue sur la « santé mentale et le bien-être des soignants en milieu de soins. »  Elle a pour sa part déploré le manque de reconnaissance du travail de l’infirmière malgré sa souffrance physique et psychique. « On ne nous dit même pas merci. Souvent on oublie les efforts fournis par l’infirmière et on s’en prend à elle pour une petite erreur », a-t-elle regretté tout en recommandant aux infirmières de bien gérer leurs émotions sans être absolument maîtres des émotions des autres. La troisième intervention en binôme est celle de Madame Sabine KABUYA et de mademoiselle Gloria BAYILE. Elles ont décrit la « santé mentale et le bien-être en milieu académique. » L’enseignant comme l’étudiant font face à une absence criante d’accompagnement et au dépourvu, chacun s’en prend à l’autre. L’autre sujet sur la « discrimination et le harcèlement en milieu académique et clinique et la répercussion sur la santé mentale » a été exposé par le SGA de l’ONIC, monsieur Simplice HASHALA. Aussi, la place et le rôle du psychologue en institution ont fait l’objet d’une autre présentation. « Malgré l’existence des problèmes psychologiques auxquels les soignants et les enseignants font face, ceux derniers ne consultent jamais un psychologue », a fait savoir madame Marielle BONGO PASI, psychologue de son état. Ce chapitre s’est clôturé avec l’intervention de M. Jacques MUKEBA enseignant à l’ISTME-KINSHASA. Il a partagé les résultats d’une étude menée dans les écoles de Kinshasa sur la « problématique de la promotion en santé mentale axée sur les enseignants en milieu scolaire. » « Les enseignants étant des acteurs majeurs, ne sont pas outillés sur la promotion de la santé mentale en milieu scolaire où plusieurs élèves sont souvent exposés à des problèmes de santé mentale », a-t-il souligné. Il a plaidé pour que le gouvernement de la république s’engage à la mise en œuvre effective du programme national de la santé mentale. La firme pharmaceutique, SHALINA, partenaire dans l’organisation du salon infirmier, a profité de l’occasion pour faire la promotion de ses produits pharmaceutiques largement utilisés sur le territoire national. Avant le mot de clôture de la première vice-présidente madame Caroline PHUATI, le secrétaire général de l’ONIC et maître de cérémonie monsieur Floribert NTUMBUDILA, a renseigné aux infirmières et infirmiers, l’organisation au mois de novembre prochain, de la troisième édition du « Colloque Africain des soins Infirmiers et Obstétricaux », Casio en sigle, à Kinshasa, capitale de la RDC. Le SG a fait état notamment de l’évolution des travaux préparatoires liés à ce grand rassemblement des infirmières, infirmiers et sage-femmes de plus de vingt pays africains francophones. « Bientôt vous serez fixés sur les frais de participation échelonnés, ainsi que la modalité de présentation des résumés », a-t-il souligné. Il a également révélé le site qui abritera ce grand colloque, à savoir le nouveau « Centre culturel de l’Afrique centrale », situé en face du Palais du peuple.  « Je vous invite à la mobilisation pour une participation massive au casio2025, une première expérience pour notre ordre qui doit être une réussite totale », a-t-il renchérit. Rappelons que la journée internationale des infirmières est célébrée le 12 mai de chaque année pour commémorer l’anniversaire de Florence Nightingale, pionnière de la profession infirmière. Le thème international pour l’année 2025 : « Nos infirmières. Notre avenir. Prendre soins des infirmières renforce les économies. » En RDC, en dehors de la ville de Kinshasa où s’est tenue le « Salon infirmier » en toute sobriété, plusieurs autres manifestations commémoratives ont été organisées dans toutes les provinces, allant des matinées scientifiques aux cérémonies de prestation de serment de l’infirmier en passant par des journées déontologiques et autres activités récréatives. HDM